Les comportements problématiques… Ça vient d’où ?

 

La plupart des gens veulent transformer un inconfort quand le comportement associé à cet inconfort devient problématique.  Mais, il ne se doute pas qu’au départ, ce comportement fut créé pour combler des besoins émotifs et affectifs.

L’histoire d’Alison en est un bel exemple…

Depuis quelques mois, après la séparation de ses parents, Alison, 6 ans, vivait d’une maison à l’autre, d’un parent à l’autre.  Au début, elle n’aimait pas cette nouvelle vie et s’ennuyait de sa mère quand elle était avec son père et vice et versa.  Mais au bout d’un certain temps, elle dut admettre que son père était plus attentionné, présent et affectueux qu’auparavant.  Elle retrouva vite son sourire.  D’autant plus, que lorsqu’elle était avec sa mère, elle aussi était plus démonstrative qu’avant la séparation.   Tout se replaçait finalement… jusqu’au jour où papa lui présenta sa nouvelle blonde !

À nouveau son univers s’écroula.  Sans trop comprendre ce qui lui arrivait, elle se rebuta à partager ce père si aimant.  Elle bouda, se fâcha, se retira, le charma, mais rien n’y faisait.

Trop jeune pour comprendre, elle vivait avec un vague à l’âme qui la suivait partout.

Un bel après-midi, pour sortir sa fille de la déprime, son père (qui ne comprenait pas non plus) invita quelques amies d’Alison à jouer à la maison.  Contente, Alison jouait avec eux.  En buvant trop rapidement du jus de pomme, elle s’étouffa.  Du coup, tous accoururent auprès d’elle… papa en tête de liste.

Voilà, c’est aussi simple que ça, se dit-elle. «  Je m’étouffe, et ceux que j’aime accourent vers moi ! »  Elle associa alors l’étouffement au bégaiement.  Elle s’efforça donc de bégayer… afin d’avoir l’attention et l’amour tant espéré.

C’est une histoire plutôt simple qui pourrait arriver dans bien des familles.

C’est la suite qui risque d’être intéressante… Alison grandit et l’année suivante, elle entre à l’école primaire.  Comme elle est nerveuse, elle bégaie.  Mais plutôt que d’attirer tout le monde pour se rassurer, certains se moquent, d’autres s’éloignent.  Elle est blessée, apeurée et le bégaiement augmente.   Avec le temps sa confiance et son estime diminuent.

En troisième année, malgré la peur d’être rejetée qu’elle ressent depuis quelque temps, elle voudrait bien arriver à parler à Hugo, ce gentil garçon à qui elle pense tout le temps.  Mais la peur est plus forte, et elle reste dans son coin.  Pour se protéger des peurs d’être jugée, rejetée et de ne pas être aimé, une gêne prend forme tout aussi forte que le bégaiement.

Adolescente, une frustration de ne pas pouvoir aller vers les autres la rend rebelle.  Cette nouvelle rebelle en elle, lui apporte un faux sentiment de solidité tout en conservant le bégaiement et la gêne.  D’ailleurs, ceux-ci justifient la partie rebelle en elle.

Adulte, le bégaiement, qui de prime abord lui apportait attention et amour, devint un vrai poison dans sa vie.

Le plus étonnant, c’est que malgré tous nos essais pour retrouver un bien-être (dans ce cas-ci ; bégaiement, gêne, rébellion), les manques demeurent.  Difficile de taire une gêne, quand celle-ci nous protège d’un jugement, d’une critique ou autre.  La gêne est donc un symptôme de quelque chose de plus profond.

Les symptômes; peurs, résistance, comportement indésirable sont des pistes à suivre pour découvrir les manques émotifs qui s’y cachent, c’est la route que l’ICB prend pour gentiment y répondre.  Quand les besoins émotionnels sont comblés, le « symptôme » perd de son importance et devient inutile.

 

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